Le terme « basilic », qui est apparu dans la langue française en 1120, désignait à l’origine un serpent mythique dont le regard pouvait tuer, à moins qu’on ne l’ait aperçu le premier. Le mot vient du bas latin basilicum qui l’a emprunté au grec basilikos, « petit roi ». Ce n’est qu’en 1398 qu’on a commencé à l’employer pour désigner l’aromate, possiblement parce que, selon certains, son arôme est tel, qu’il peut figurer sur la table des rois, ou qu’il faisait traditionnellement partie d’un onguent ou d’un médicament magistral.
Il porte aussi les noms d’« herbe royale », d’« oranger des savetiers », d’« herbe aux sauces », de « pistou », ce dernier mot, d’origine provençale, signifiant « broyer, piler », tout comme pesto d’ailleurs, son équivalent italien.
L’unique pesto de Gênes
En 2002, les Cavalieri della Confraternita DEL Pesto (littéralement, les Chevaliers de la confraternité du pesto) proclamaient la région de Gênes « République du pesto » et obtenaient, pour leur produit, une dénomination d’origine contrôlée (D.O.C.). Ils ont ainsi protégé leur « or vert », nommé alla genovese qui, depuis toujours, est préparé avec une variété de basilic qui pousse dans cette région et une huile d’olive locale.
On pense que le basilic serait originaire du centre de l’Afrique et qu’il aurait été domestiqué en Inde ou dans le Sud-Est asiatique, d’où il s’est diffusé dans toute l’Asie. Il aurait été amené en Occident par les soldats d’Alexandre le Grand environ 300 ans avant notre ère. Les Grecs l’ont adopté d’emblée et, à leur suite, les Romains.
On le cultivera dans tout le bassin méditerranéen. Toutefois, il ne fera son apparition en France qu’au XIIe siècle. En Amérique, il est cultivé dès le XVIIe siècle. Aujourd’hui, on le produit un peu partout dans le monde, pour la vente en frais ou pour la fabrication d’huiles essentielles.
On connaît environ 50 espèces d’Ocimum et des dizaines, voire des centaines de variétés.
Sélectionnées en divers endroits du globe, elles présentent des caractéristiques spécifiques, notamment leur teneur en huiles essentielles, qui peut varier considérablement d’une variété à l’autre et en influencer fortement la saveur.
Ainsi en est-il du basilic thaïlandais, à dominante de réglisse. On trouve aussi des variétés à arômes de cannelle, de citron, de lime et de camphre. La taille des feuilles varie également, allant de la lilliputienne feuille du basilic grec à celle, immense, du basilic laitue, qui peut atteindre les 10 cm.
Quant à la couleur des feuilles et des fleurs, elle va du vert tendre au rouge pourpre en passant par de nombreuses nuances, ce qui fait de certaines variétés de splendides plantes ornementales. D’autres, de saveur peu agréable, sont employés pour leurs vertus médicinales.
C’est le cas du basilic de l’ouest de l’Afrique, apprécié dans cette partie du monde pour ses propriétés antiseptiques (à cause de sa richesse en thymol). Enfin, une variété portant le nom de basilic sacré sert en Inde dans les rituels religieux consacrés au dieu Vishnou.